Le dernier rapport du GIEC sur le réchauffement climatique ne peut laisser personne indifférent tant au niveau individuel que collectif, et ce, en Corse comme ailleurs.
Ce rapport basé sur 6 000 études évoque une période de dépassement temporaire inévitable, par rapport à l’objectif qui était de limiter le réchauffement global de la planète à 1,5 degré. Ce dépassement aura des conséquences graves qu’il nous faut anticiper de toute urgence. Sans cela, un phénomène de basculement lié à un emballement des températures à + 2° pourrait transformer la Terre en véritable étuve, un monde invivable où tous les écosystèmes et la vie seraient menacés dans un horizon très proche qui se situe entre 2030 et 2100. C’est pour demain ! L’O.N.U et le GIEC nous ont prévenus, il faut agir très rapidement. Le discours qui consiste à s’exonérer de toute action au motif que les plus gros pollueurs ne font rien est irresponsable, inacceptable et suicidaire.
L’URGENCE D’UNE MOBILISATION PLANÉTAIRE.
«Chaque tonne de CO2 non émise compte», disent les scientifiques. Chaque tonne compte, en effet. Sauver le climat impose de cesser au plus tôt et complètement tout usage des combustibles fossiles. Fondamentalement, toute stratégie visant sérieusement à ne pas dépasser 1,5 °C de réchauffement exige d’éliminer en priorité les productions inutiles ou nuisibles, et d’abandonner l’agrobusiness en faveur d’une agro-écologie locale.
Les Capitalistes s’opposeront de toutes leurs forces à toute remise en cause de leur modèle criminel basé sur la croissance et la surconsommation de ressources. Contrairement à ce que laisse entendre les partisans d’un nouveau modèle de croissance, n’y aura pas de Capitalisme vert, ce modèle économique relève désormais du crime contre l’humanité et contre le vivant en général.
Une puissante mobilisation mondiale des mouvements environnementaux, syndicaux, paysans, des peuples colonisés et indigènes est nécessaire et urgente. Il n’est plus suffisant de s’indigner et de faire pression sur les décideurs. Il faut s’insurger, construire la convergence des luttes, descendre massivement dans la rue, bloquer les investissements fossiles, les accaparements de terres et le militarisme, s’investir activement dans le soutien au monde paysan, jeter les bases de pratiques sociales qui sortent du cadre de la folie meurtrière du capitalisme.
L’URGENCE DE LA MOBILISATION EN CORSE.
« Chaque tonne de CO2 non émise compte», en Corse aussi ! Le peuple corse ne survivra pas à un monde agonisant, son sort s’inscrit dans la lutte pour la survie de l’humanité, mais également dans l’amélioration urgente de son cadre et de son mode de vie. La Collectivité de Corse et les Communes ont un rôle central à jouer dans l’élaboration d’un plan climat énergie territorial ambitieux. Mais les insulaires doivent aussi rompre avec leur mode de consommation et de gaspillage de ressources. Certains métiers nuisibles à notre survie devront disparaître et ses acteurs devront opérer une reconversion professionnelle. Des mesures concrètes doivent être prises de toute urgence.
Sur la limitation des émissions de C02 :
L’impact des transports liés au tourisme de masse et le recours massif au véhicule individuel à énergie fossile détruit la qualité de l’air en Corse et contribue à relâcher des centaines de tonnes de C02 dans l’air. C’est une contribution non négligeable à l’empoisonnement des Corses et de la planète.
Les bateaux de passagers polluants doivent être bannis des ports Corses. Le nombre de rotations doit être limité et celles-ci doivent être assurées à moyen terme par des unités à 0% d’empreinte carbone (dans le secteur maritime pour commencer).
Les transports en commun vert doivent être développés et les véhicules à énergie fossile progressivement bannis des centres villes.
La transition énergétique pour les moyens de transports doit être mise en œuvre sans délais. De même, l’incinération des déchets doit être définitivement interdite en Corse.
Sur la limitation des sources de chaleurs artificielles :
Les quantités hors normes de bétons déversés sur la Corse ces 20 dernières années agissent comme des radiateurs à inerties. Le béton emmagasine la chaleur le jour et la restitue la nuit. Ce phénomène aggrave les épisodes caniculaires et la sécheresse au sol.
L’urgence est à la végétalisation des zones urbanisées et à l’élaboration de nouvelles sources d’alimentation en eau (dessalement de l’eau de mer, accroissement des petites unités de stockage, pièges à humidité de l’air, etc…) dans le but de restaurer un réseau de bassins et de fontaines publiques.
La lutte contre la promotion immobilière spéculative est aussi un objectif central pour préserver les espaces verts.
Sur l’accroissement de la capacité de filtrage de C02 :
De vastes campagnes de reboisement doivent être entreprises, mais cela suppose également des moyens humains accrus pour l’office de l’environnement et une politique de gestion de l’eau adaptée. Des chevriers territoriaux, en étroite collaboration avec les éleveurs caprins, doivent mener des campagnes de nettoyage naturel des forêts corses pour limiter le risque d’incendie. Tout terrain incendié doit être déclaré inconstructible pendant 50 ans.
L’université de Corse doit prioriser un soutien à la recherche fondamentale concernant les « technologies à émissions négatives » et la géo-ingénierie, en privilégiant des solutions adaptées à la Corse et réalistes sur le plan financier.
Sur la promotion de circuits courts et le soutien à la production alimentaire de proximité :
La production agricole raisonnée et biologique collective et individuelle doit être encouragée en Corse.
Cela passe par la reconquête de l’autosuffisance alimentaire et la remise en cause des systèmes d’importation et de dépendance liés aux seuls intérêts des grands groupes de la distribution.
Le soutien aux producteurs locaux et l’accroissement des politiques communales de jardins populaires doit être étendues dans toute la société. La végétalisation des toits en terrasse en zone urbaine peut remplir un double objectif, fournir des ressources alimentaires aux habitants et mieux isoler l’habitat de la chaleur.
La lutte contre la promotion foncière spéculative est aussi un objectif central.
La question climatique est une question majeure pour le Peuple Corse. Le monde du travail est le seul capable d’y apporter des réponses conformes à ses intérêts. Écosocialisme ou barbarie : tel est le choix qui se dessine de plus en plus clairement pour le Peuple Corse et l’Humanité. Il n’y a plus de compromis possible avec des personnes qui font passer leur intérêt privé à très court terme avant la survie collective à moyen et long terme.
Notre pays, notre planète, nos vies, la vie, valent plus que le profit de minorités aveuglées par leur idéologie néo-libérale.
A MANCA