L’incarcération de dirigeants catalans élus démocratiquement est absolument inadmissible. Dans cette fuite en avant répressive, les instances judiciaires et les institutions espagnoles ne sont que le bras armé de Rajoy qui, lui-même, inscrit son action dans la gouvernance de l’Europe capitaliste. Dans cette Europe dogmatique, les démocraties ne sont plus que formelles, car les peuples n’ont pas le droit de remettre en cause la constitution néolibérale européenne.
En Catalogne, bien que divisée sur ses choix tactiques et stratégiques, la bourgeoisie catalane a travaillé dans un cadre unitaire avec la gauche indépendantiste. De ce fait, le parlement catalan avait voté toute une série de lois que l’on pourrait qualifier de compromis progressistes :
- Taxe sur les opérations bancaires spéculatives
- Protection des citoyens contre les hypothèques frauduleuses
- Garantie du droit d’accès à l’électricité, à l’eau et au gaz pour les familles modestes.
- Taxe sur les appartements vides
- Encadrement des tarifs des opérateurs internet etc…
Bien qu’elles ne soient pas révolutionnaires, ces mesures de justice sociale, conçues pour une meilleure répartition des richesses ont toutes été invalidées par le Tribunal Constitutionnel espagnol. Toute remise en cause des politiques néolibérales est insupportable pour les conservateurs au pouvoir à Madrid, tout comme pour les capitalistes qui dirigent l’Europe. Le peuple catalan subit donc une répression idéologique et les indépendantistes sont incarcérés uniquement pour leurs opinions et le respect des engagements qu’ils ont pris devant le peuple.
La souveraineté du peuple n’est plus à l’ordre du jour en Europe, que ce soit pour des peuples sous tutelle, comme les Catalans, ou pour des peuples prétendument souverains comme les Grecs. Bien que s’étant prononcés pour une rupture avec le dogme capitaliste européen, les dirigeants grecs ont capitulé face aux pressions et chantages financiers des néolibéraux européens. Les politiques dévastatrices menées actuellement en Grèce sont à l’opposée des choix démocratiques exprimés. La démocratie n’est donc plus que formelle en Europe car les peuples ne peuvent voter que pour des libéraux plus ou moins violents. Il n’y a donc plus de possibilité de construire une alternative politique, sociale et économique par les urnes.
La possibilité de ne pouvoir voter que pour des conservateurs ou réformateurs dans le respect du dogme idéologique relève de la pensée unique et d’une dérive totalitaire insidieuse.
Quand on emprisonne la démocratie en Catalogne, c’est la liberté des peuples qu’on sacrifie aux intérêts capitalistes. Face à ce rouleau compresseur totalitaire, l’heure est plus que jamais aux solidarités et à la mobilisation pour une Europe des peuples et des travailleurs.
A Manca.