Comme il l’avait annoncé dans son programme de campagne, Macron s’apprête à démanteler le code du travail, et ce, au seul profit du patronat.
C’est une nouvelle attaque frontale perpétrée à l’encontre de tous les travailleurs afin d’affaiblir encore nos moyens de résistance.
Le défi que nous lance ce champion de la mondialisation capitaliste est sans ambiguïté. Toutes les mesures contenues dans les ordonnances ne tendent qu’à désarmer les salariés pour encore plus de flexibilité et toujours plus de marges de profits pour les chefs d’entreprises et leurs actionnaires.
Quelques mesures :
– Les accords d’entreprise deviennent prioritaires sur les accords de branches pour la négociation des contrats de travail. « C’est seulement à défaut d’accord d’entreprise que la branche interviendra ». C’est un code du travail à la carte pour le patronat.
– Les dispositions des contrats de Travail (CDI et CDD), comme les modalités de licenciement ou le nombre de renouvellement des CDD, pourront être renvoyées à l’accord d’entreprise. Généralisation des contrats précaires et des employés « kleenex ».
– Pouvoir de licencier pour un coût fixe.
– Les horaires de nuit (aujourd’hui entre 21h00 et 6h00) pourront être raccourcis.
– Pourvoir de l’employeur d’organiser un référendum d’entreprise. Un moyen de museler et marginaliser les syndicats.
– Fusions des représentants du personnel. Moins de voix pour se défendre face au patronat.
– Assurance Chômage Universelle financée par l’impôt. Ce qui revient à supprimer l’assurance chômage individuelle et mettre les demandeurs d’emploi au pas.
Fascinés par le « modèle » allemand, Macron et son gouvernement font miroiter aux chômeurs la perspective de création d’emplois. C’est ce qui peut effectivement se passer. Mais dans quelles conditions et à quel prix ? Il suffit de regarder la société allemande pour se faire une opinion de la réalité. Ce sont aujourd’hui des millions de travailleurs pauvres qui permettent à Merkel de pavaner en brandissant son bilan. Faute de pensions de retraite leur permettant de subvenir à leurs besoins fondamentaux, ce sont également des millions de personnes âgées qui occupent des emplois sous payés. Cette vision d’une société profondément inégalitaire n’est jamais présentée par la majorité des médias. Et pour cause. La quasi totalité des chaînes dites d’informations, des journaux et des magazines spécialisés en matière d’économie sont détenus par le monde de la finance et du patronat.
Comme si cette concentration des pouvoirs n’y suffisait pas, Macron et ses députés « godillots » se sont évertués à s’attacher les bonnes grâces d’organisations syndicales, lesquelles participent d’une tentative de divisions au sein du camp des travailleurs. Ces positionnements n’ont rien de très nouveau. En effet depuis des années, ceux qui se dénomment sans complexe en tant que syndicats réformistes, n’ont eu de cesse que de collaborer avec tous les gouvernements et les classes dirigeantes.
S’ils étaient aussi surs d’eux, tous ces complices et acteurs du monde capitaliste ne déploieraient pas autant de moyens destinés à écraser et faire taire toutes les formes de résistances. Leur agressivité et l’accroissement des moyens de répression policiers et judiciaires prouvent qu’ils redoutent la colère et la puissance potentielle du monde du travail.
Certes beaucoup de batailles sociales et politiques ont tourné à l’avantage des exploiteurs. En cela ceux-ci ont reçu l’aide d’une fausse gauche dont le rôle historique a été de brider, de dépolitiser voire de réprimer toutes les expressions de mécontentements.
Mais dans ce décor chaotique, subsistent encore de fortes potentialités et nous avons des atouts majeurs. C’est notre force de travail qui fait tourner la machine économique et nous sommes les plus nombreux.
Alors c’est dans une unité sans faille qu’il nous faut engager cette nouvelle confrontation. Au delà des sigles et des querelles de chapelles, un seul mot d’ordre doit nous réunir : MACRON C’EST NON ! Non à la casse du code du travail. Non à la soumission. Non à l’injustice.
Ne nous perdons pas en journées d’actions stériles et sans lendemain. C’est à la grêve générale qu’il faut nous préparer, tous secteurs confondus, public et privé. C’est à cette perspective de lutte sans concession que doivent se joindre les chômeurs, les retraités, les travailleurs migrants et la jeunesse.
En Corse comme ailleurs le capitalisme fait des ravages et il ne suffit plus pour tenter de calmer la colère sociale, d’évoquer le « malaise » social comme le fait le chœur des libéraux, toutes couleurs confondues.
Il y a aujourd’hui deux camps. Celui des profiteurs et des exploiteurs. Et le notre, celui qui fait notre société.
A Manca appelle le monde du travail à l’unité dans la lutte pour la greve générale jusqu’au retrait définitif du plan Macron.
A MANCA