Depuis de nombreuses années, la Semexval (société d’économie mixte pour l’expansion de La Valette-du-Var), par le biais de sa filiale Corse aménagement développement (CAD), tente une OPA immobilière juteuse en direction de l’île en construisant des centaines de logements destinés à de riches spéculateurs tout autant en quête de villégiature que de bonnes opérations.
Notons que ces constructions sont le plus souvent réalisées dans des communes UMP, ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait que la direction de la Semexval se compose de cadres du parti et se trouve intimement liée aux plus hautes sphères de l’État. Sa PDG est Christiane Hummel, sénatrice-maire UMP de la Valette-du-Var et son président d’honneur, l’ancien ministre Hubert Falco.
Quel est l’intérêt pour la Semexval de se développer en Corse ? Son rôle essentiel de société d’économie mixte n’est-il pas de se préoccuper du développement de La Valette ? La raison véritable est connue de tous : c’est la potentialité touristique de la Corse, théâtre d’un boom immobilier significatif, qui attise la cupidité de promoteurs aménageurs liés à des milieux politico-mafieux.
À Calvi, s’est créé depuis novembre 2010 le Collectif contre la spéculation et pour le droit au logement, sous l’impulsion de militants d’A Manca alertés d’un odieux chantage pratiqué par la mairie.
Sur un terrain communal, est prévue la réalisation de 40 logements réservés à des revenus intermédiaires. La CAD s’engage à les réaliser un prix inférieur à celui du marché (entre 1 800 et 2 000 euros le m2).
Dans la Pinède de Calvi, sur deux parcelles appartenant depuis 1995 à la commune, il s’agit de construire 97 appartements de standing vendus entre 5 000 et 8 000 euros le m2 et uniquement destinés à une riche clientèle touristique.
Des résidents calvais se positionnent en vue d’acquérir les futurs logements à caractère social. Ils achètent sur plan et entament les démarches visant à obtenir un prêt bancaire.
Dans un second temps, dans toute la ville mais aussi par voie de presse, la municipalité consciente de l’hostilité d’une partie de l’opinion face à un énième projet immobilier dans une pinède ravagée, affirme que l’échec du projet spéculatif dit des Rivages de Calvi entraînerait l’impossibilité de réaliser les logements à caractère social.
Il est à noter qu’à aucun moment, le contrat des futurs acquéreurs des logements sociaux ne précise que de la réalisation du projet spéculatif dépend celle du projet à caractère social.
Dès lors, on ne sait plus si le maire UMP Ange Santini s’exprime en tant que premier magistrat de la commune ou en tant que promoteur immobilier. Opacité et confusion des genres entourent donc ce dossier.
Notre collectif se heurte à des pratiques politiques d’un autre temps, faisant la part belle à l’obstruction, la désinformation et l’intimidation. Néanmoins, il a obtenu de réelles avancées, notamment que soient dissociés les deux opérations immobilières, et poursuit sa mobilisation afin que la réalisation des Rivages de Calvi soit totalement abandonnée.
Anna Laura Cristofari – A Manca
Voici un article Manca publié dans le Journal du NPA « Tout est à nous ».
La semexval a également un gros projet sur la plaine orientale, du côté de lucciana… il serait bon de s’y intéresser car il avance à grands pas et je ne suis pas certain qu’il favorise le développement pérenne de cette partie de l’île..
Merci à A Manca pour ce travail d’alerte et de suivi!!!!
Amicizia
FX
Bravo a l’association A MANCA pour son combat et qu’il en soit ainsi pour toute la Corse afin de défendre notre terre de ces requins.
Tant que la loi ne protègera pas les autochtones (d’ici et d’ailleurs) contre les puissants, on assistera à ce genre d’opérations.
En attendant un monde meilleur (on a le droit de rêver non ?) merci et continuez !