Les élections législatives du mois de juin 2017 seront lourdes de conséquences tant au niveau hexagonal qu’en Corse.
Si le nouveau président de la république française est conforté par une majorité au parlement, alors s’en suivra une offensive d’ampleur dont le monde du travail supportera le poids.
Les attaques frontales contre le code du travail, l’augmentation de la CSG et le gel des salaires dans la fonction publique s’inscrivent dans le droit fil des politiques menées par les précédents gouvernements. A cela se rajoute, le plafonnement des indemnités de licenciement qui constitue pour le patronat un énième cadeau.
Macron et son gouvernement, ainsi que ses alliés, souhaitent infliger une nouvelle cure de libéralisme à la société. Sous couvert de « modernité » et au nom du pragmatisme, cette aile avancée du capitalisme tente également de brouiller les lignes politiques en s’inspirant de son modèle nord-américain. Le projet est clair : il s’agir de réduire l’expression politique à deux entités. D’une part les Républicains et de l’autre, les Démocrates, tous communément en accord sur la prédominance de l’économie de marché.
Salué par les marchés boursiers, adoubé par tous les chefs d’états de droite, encensé par une presse aux ordres car entre les mains de ses soutiens, le président Macron peut compter également sur l’appui de tous les opportunistes, en Corse comme ailleurs. Dans les faits, ce projet politique est un gigantesque bon en arrière qui, s’il n’est pas mis en échec, ramènerait les rapports entre les salariés et le patronat à ce qu’ils étaient avant que le monde du travail arrache par les luttes, des acquis dont la protection sociale est le socle.
Au regard de ces graves perspectives, nous avons interpellé les candidats du mouvement nationaliste corse, les autres étant à nos yeux d’emblée disqualifiés par leur refus de considérer notre pays comme une nation à part entière.
Sur les questions sociales, donc politiques, et sur la citoyenneté, notre adresse aux candidats de l’union Femu a Corsica et Corsica Libera n’a pas reçu de réponses officielles. Néanmoins à chaque prise de position dans les médias, ceux-ci se sont particulièrement attachés à un argument : faire en sorte que la voix du peuple corse se fasse entendre au parlement français. Cette éventualité plus symbolique qu’efficace, ne répond pas aux intérêts de la majorité des corses, majorité composée du monde du travail, des jeunes et des retraités.
Si le but vraisemblable est d’obtenir quelques timides avancées en laissant les mains libres au nouveau pouvoir quand à ses attaques sur le monde du travail, alors le projet de société de l’actuelle majorité régionale ne serait que la copie conforme de la majorité présidentielle.
Nous prenons date en continuant d’affirmer que les questions nationales et sociales sont indissolublement liées. Il ne suffit pas de les évoquer comme un simple élément de communication seulement destiné à se prévaloir d’une légitimité patriotique, très opportune en ces temps d’élections. Seuls les faits témoignent des véritables engagements. A ce titre, et pour exemple, la revendication d’un statut fiscal « aménagé » ne correspond qu’aux seuls intérêts de classes sociales, qui ne connaissent pas le chômage et la précarité et dont le niveau de vie est très éloigné du seuil de pauvreté dans lequel se débattent des dizaines de milliers de personnes.
C’est donc par les mobilisations et un mouvement social d’ampleur que les résistances doivent prendre corps. Nous sommes à ce sujet très en attente des positions du STC, première organisation syndicale de corse, qui si elle met en phase ses déclarations et ses actes, se devrait d’être à la pointe du combat afin de mettre en échec les politiques de ce gouvernement.
Nous invitions le monde du travail à se préparer, dans l’unité la plus large, aux nécessaires et vitales mobilisations. En ce qui concerne nos consignes de vote les choses sont désormais claires, là où les urnes font faillite, la rue doit intervenir. Que ceux qui veulent se fondre dans les institutions mesurent bien la distance qui les sépare des vraies préoccupations de notre société.
Afin de ne pas laisser les urnes vides de toute véritable opposition, nous invitons le monde du travail à déposer un bulletin portant la mention : AUTODETERMINAZIONE.
A MANCA
Télécharger et imprimer le bulletin de vote :