Dans un article du quotidien Corse Matin du 18 mai dernier (ci-dessus), Jacques Casamarta affirmait qu’il aurait fait changer d’avis Mélenchon sur le droit des Corses à se déterminer librement. Dans le même temps il s’oppose à la coofficialité de la langue corse avec le français. En cela il applique la ligne générale de « La France Insoumise », favorable à un service public des langues, chargé de transmettre et préserver toutes les langues, mais surtout pas en faveur d’une reconnaissance à part entière des langues minorées.
Dans le Finistère, Pierre-Yves Caladen, alter-égo local de Jacques Casamarta, déclare sur son blog à propos du Breton : « Revendiquer le statut de langue officielle pour les langues minoritaires n’est pas la panacé (…) Les langues, quelles qu’elles soient, ne sont pas liées à la question délétère de l’identité ».
Donc si on comprend bien, le caractère officiel du Français ne serait pas lié au projet national identitaire de la République Française ? Et c’est uniquement pour des problèmes de traduction que Jean Luc Mélenchon aurait si vertement réagit au discours en langue corse du Président de l’Assemblée de Corse ?
Les candidats de « La France qui Soumet » ne s’aperçoivent même pas du ridicule de leurs propos. Ce que l’on comprend surtout c’est leur vision des langues nationales minorées comme outils de partage, sympathiques et folkloriques, et qui ne doivent en aucun cas être officielles et assimilées à l’expression d’un peuple souverain. Ils propagent donc sous des artifices de bienveillance et d’universalisme l’idée qu’il y a des sous-langues, inférieures à la seule langue officielle qui vaille : la leur.
Dans ce cadre, comment imaginer un seul instant que Mélenchon serait d’un seul coup disposé à reconnaître le droit à l’Autodétermination du Peuple Corse ?
Et bien justement comme nous ne l’imaginons pas, nous avons posé la question par trois canaux différents aux instances nationales de « La France Insoumise ». Et bien sûr, ces instances n’ont pas souhaité confirmer les propos de M. Casamarta. Par contre une source en contact avec le staff de Mélenchon nous a confirmé que c’était absolument faux.
Cette déclaration électoraliste relève donc plus de l’escroquerie intellectuelle et de la manipulation grossière que d’un bouleversement politique majeur au sein de la Gauche française en Corse. C’est donc à nouveau « l’avenir en Bleu Blanc Rouge » qu’on nous propose, dans une énième variante teinté d’un peu de social.
A MANCA