Les primaires de la droite se terminent par la désignation d’un leader dont le programme n’a absolument rien de novateur. Le discours global de Fillon puise ses racines au plus profond des courants réactionnaires. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le mouvement « Sens Commun » issu des manifestations dites du « mariage pour tous » a très largement contribué à son élection.
Défenseur sans faille du monde des actionnaires et de la finance ce politicien de la droite réelle est prêt à écraser le mouvement social en imposant par ordonnances le démembrement de la protection sociale et la liquidation de la couverture maladie. Ses objectifs sont ceux des compagnies d’assurance privées qui souhaitent dépecer les régimes actuels et en faire de nouvelles zones de profits. Ils sont également ceux du patronat qui continue d’exiger l’abolition de ce qui reste du code du travail, pourtant déjà gravement attaqué par les sociaux-libéraux Hollande et Valls.
Aux yeux du nouveau chef de la vraie droite, les infirmières, les postiers, les enseignants et plus généralement l’ensemble des fonctionnaires du service public socialement utile, sont trop rémunérés au regard du travail fourni. Il considère, au nom d’un mépris de classe décomplexé, les chômeurs comme des parasites et les retraités comme des boulets.
Nataliste convaincu, il dissimule à peine son ancrage au cœur du catholicisme intégriste. Rien ne peut garantir qu’il ne s’attaque pas frontalement dès qu’il en aura l’occasion à l’interruption volontaire de grossesse, à la contraception et aux droits des homosexuels.
Il ne renie rien du passé colonial de l’État Français. Salué par le dictateur Poutine, il est prêt à signer des compromis avec tous les réactionnaires et les populistes, pour peu que les intérêts des multi-nationales soient préservés. En absorbant des idées de l’extrême droite il incarne une ligne National-Libérale.
En Corse son électorat a été conduit aux urnes par les politiciens plus hostiles aux droits du Peuple Corse. Quelques 20 000 votants, pour une grande partie d’entre eux affidés du clientélisme le plus « traditionnel », se sont prononcés de fait contre la moindre évolution. Leurs messages est clair. C’est celui de la revanche. C’est également pour les véritables patrons de cette élection, le message des bétonneurs, de la précarité sociale, de l’accroissement des inégalités et de l’acculturation de masse.
Cette primaire laisse des traces profondes et est un avertissement limpide pour les temps à venir. Passées les présidentielles, le camp de la droite s’apprête à s’emparer de tous les postes institutionnels afin de mettre en œuvre la mise en coupe réglée de notre pays, des femmes et des hommes du monde du travail et de nos espaces naturels encore épargnés par la spéculation foncière et immobilière.
Face à cela, il serait illusoire et vain de confier à la pseudo gauche le soin de s’opposer à cette offensive. C’est le mouvement national dans son ensemble qui est aujourd’hui mis en demeure de promouvoir les résistances.
A lui de se tourner vraiment vers le monde du travail et vers la jeunesse par des politiques ou la justice sociale, la préservation des espaces naturels et la promotion culturelle soient étroitement associées.
Des luttes sans merci se profilent. Il nous faudra ensemble occuper tous les terrains des luttes publiques sur la base d’une stratégie fondée sur une inébranlable aspiration à l’émancipation que ce soit aussi bien sur les aspects sociaux que sur les aspects nationaux qui sont indissociables.
Nous réitérons ce jour notre proposition d’élaboration d’un plan d’urgence économique et social qui réponde aux besoins et aux aspirations de ce monde du travail, aujourd’hui en très grande difficulté et que la droite la plus réactionnaire veut mettre à genoux.
A Manca