CORSISATION DES EMPLOIS – MOTION DE SYNTHESE (A + B)
Aujourd’hui la corsisation des emplois n’est pas un facteur de désaliénation pas plus qu’elle ne répond aux exigences d’une justice sociale dont notre pays souffre cruellement. Elle introduit et favorise la propagation de « l’idée » du droit du sang par opposition du droit du sol et au droit que confère la « sueur partagée ». Face au capitalisme, notamment dans le contexte actuel, elle exacerbe la concurrence entre les travailleurs et les peuples et permet le maintien de la domination idéologique, économique, sociale et politique de ce système. Elle est un des ferments populistes de l’idéologie nationaliste et elle ouvre une brèche dans laquelle s’engouffre les réactionnaires des courants néo-fascistes. Appréhendée dans l’intégralité de sa logique, elle ne combat pas le chômage en tant qu’outil de pression sur le monde du travail et elle s’inscrit pleinement dans la vision de sociétés à plusieurs vitesses, au plan local comme au plan international. Elle donne à envisager ce que pourrait être une citoyenneté donnant le pouvoir aux nationaux et non pas au monde du travail en tant que producteur de richesses. Elle s’oppose donc frontalement à la perspective d’une corse sur la voie de l’éradication de toutes les formes d’aliénation.
Au système étatique, A Manca souhaite substituer l’Autogestion, c’est à dire la mise en pratique horizontale des pouvoirs. Cette construction s’inscrit dans le prolongement de la lutte historique du peuple Corse pour le recouvrement de tous ses droits.
Toutes celles et ceux qui s’inscrivent dans cette perspective sont des citoyens de plein droit. Toutes celles et ceux qui parviendrons sur notre sol après que celui-ci ait été débarrassé du système colonial et capitaliste, se verront conférer , s’ils le souhaitent tous les droits fondamentaux, à la seule condition qu’ils n’agissent pas pour le rétablissement des ordres anciens. A Manca rejette les modèles intégrationnistes et assimilateurs. Elle préconise l’accueil et l’acceptation de l’Autre, considérant que les cultures et leurs métissages fondent le patrimoine essentiel de l’humanité.
A Manca continuera à s’opposer à la décorsisation des emplois.
Notre approche de la question de l’accès au travail en Corse s’articulera autour de revendications claires :
– La lutte contre la dérive ethniciste du droit du sang comme unique critère d’embauche et pour cela la promotion systématique en corollaire d’une définition révolutionnaire de la citoyenneté corse.
– La lutte contre la colonisation ethnocide d’encadrement.
– La lutte contre la discrimination à l’embauche des corses et des jeunes en particulier.
– La promotion du droit à l’autodétermination du peuple corse .
– La promotion du droit fondamental du peuple corse à vivre et travailler dignement sur sa terre.
A Manca appelle à la popularisation, y compris dans les organisations syndicales, de ces mots d’ordre et à faire œuvre de pédagogie dans tous les champs d’intervention. L’adhésion la plus massive possible doit conduire à l’unité du monde du travail sur des bases internationalistes, favorisant les droits légitimes du peuple corse, dans l’attente de pouvoir légiférer juridiquement, y compris pour l’amélioration du droit du travail et le renforcement des acquis sociaux.
MOTION ACTION POLITIQUE DES CROYANTS ET FASCISMES RELIGIEUX
A Manca considère toute forme de mouvement fasciste organisé, en Corse comme ailleurs, comme un chien de garde du Capital et un ennemi de classe qui doit être résolument combattu.
A manca place la lutte contre les fascismes d’inspiration religieuse sur le même plan que la lutte anti-fasciste en général.
Par ailleurs, le poids des discours religieux sur les débats de société et la tentative d’imposer une morale religieuse sur les choix politiques et démocratiques est insupportable. Les croyances doivent relever strictement des choix individuels et dans la sphère privée.
En conséquence de quoi est rajouté dans l’article 7 de nos statuts :
Aux forces fascistes d’inspiration politique et/ou religieuse
Au prosélytisme religieux dans la sphère publique et les débats de société.
MOTION DU FÉMINISME, DES LUTTES ET MOYENS D’ACTIONS FÉMINISTES.
En tant qu’organisation féministe engagée dans la lutte contre toutes les formes d’oppression et favorable à la mise en œuvre de processus de désaliénations, a Manca dispose de statuts -en l’occurrence de l’article 3- qui garantissent une complète égalité hommes-femmes au sein du mouvement.
Toutefois, du fait du recul de la question féminine précédemment observé, il paraît nécessaire de compléter l’article 15 relatif à la représentation de la désignation exécutive en indiquant après « Les responsables de coordination d’agitation spécifiques ( International, Social, Culture, Environnement, etc … ) sont désignés au cours de chaque assemblée générale du mouvement et sont habilités à représenter A Manca dans leurs domaines d’intervention spécifiques » la phrase suivante : « est créé une coordination d’agitation spécifique sur la question féminine nommée en hommage au combat des femmes kurdes (dont le slogan est « femmes, vie, liberté ! ») commission « donne, impegnu è libartà » composée de l’ensemble des militantes et sympathisantes de l’organisation et dotée d’une représentante désignée en Assemblé Générale. La représentante se donne pour tâche de fixer et d’animer la tenue d’au moins une réunion semestrielle de la coordination, la mise en œuvre de campagnes et d’actions spécifiques relatives à la cause des femmes et d’en faire compte rendu régulier aux membres de la Direction élue.
Au-delà de la création nécessaire de cette coordination, notre mouvement doit profiter de la dynamique actuelle qu’il connaît pour s’engager plus concrètement et directement dans des actions qui rendent aux batailles féministes la centralité qu’elles méritent du fait de la régression subie par la cause des femmes.
Cela doit être une tâche que se fixe la coordination pour la cause des femmes. Une des actions à mener prioritairement par exemple concerne plus précisément la revendication toujours d’actualité qu’il nous faut réactiver, revendication économique et sociale « à travail égal, salaire égal ». Dans les entreprises françaises, les femmes en 2016 reçoivent toujours un salaire 20% inférieur à celui des hommes tout en détenant le même niveau de qualification et la même ancienneté. Cette discrimination aussi scandaleuse que pluriséculaire doit cesser.
Enfin, comme c’est encore et toujours par l’éducation des jeunes hommes et femmes que peut être possible l’élévation du niveau des consciences, la coordination pour la cause des femmes entend proposer, à partir de ses moyens propres ou même en ayant recours le cas échéant à des intervenantes extérieures, un cycle annuel d’auto-formation autour de la thématique des combats féministes à différentes échelles. A cette éducation prioritaire doit être associée dans un mouvement dialectique la réactivation de luttes sociales anticapitalistes pour permettre que ces régressions majeures soient combattues et durablement éradiquées.
MOTION PRÉSIDENTIELLES 2017
En aucun cas nous ne devons laisser à penser, dans nos rangs et à l’extérieur de l’organisation, que le FN a la moindre légitimité. Entendons par là et sans la moindre ambiguïté qu’un parti fondamentalement xénophobe, ennemi des libertés individuelles et collectives, sexiste, adversaire déterminé du monde du travail, pro-capitaliste, ne saurait être appréhendé comme un parti « normal ». Les révolutionnaires ne reconnaitront donc jamais les votes enregistrés par les néo-fascistes et le pouvoir que cela pourrait éventuellement leur conférer.
C’est de la résistance dont il nous faut désormais parler. Le niveau de conscience et d’intervention du monde du travail dans toutes ses composantes est pour l’heure encore trop bas pour que nous puissions envisager immédiatement une offensive. Il suffirait d’une série d’assassinats de masse perpétrés de nouveau par les islamo-fascistes, pour qu’un tsunami populiste, engendré par la terreur, pour que l’extrême droite en tire tous les profits. Si nous partageons cette analyse après débats, alors nous faut-il prendre toutes les dispositions organisationnelles et politiques, pour ne pas être pris de court par les évènements.
Au niveau politique il s’agit de mener des actions prioritaires en direction du monde du travail et de la jeunesse. Voici les thèmes à envisager :
• Solidarité internationaliste (Kurdistan), cette lutte est emblématique au moins parce qu’elle est menée à la fois contre l’intégrisme et pour un projet de société en rupture avec le capitalisme sur une base désormais autogestionnaire.
• Solidarité avec les réfugiés. Ce sont les guerres impérialistes qui sont à l’origine du chaos. L’accueil et la protection des réfugiés doivent s’accompagner d’un mot d’ordre : Non aux guerres du pétrole !
• Pour un plan d’urgence économique, social et culturel fondé sur des revendications intermédiaires (ex : échelle mobile des salaires)
• Pour une université populaire, déconnectée d’une vision utilitariste et productiviste de la formation au service des entreprises, université gratuite et faisant aussi la part belle aux sciences humaines et sociales.
• Pour une Europe des peuples et des travailleurs, fondée sur le fédéralisme et l’autogestion (reconnaissance du droit à l’autodétermination, horizontalité des lieux de décision).
• Pour une citoyenneté corse ouverte, sans distinction d’origine, donnant tous les droits à celles et ceux qui par leur travail contribuent au fonctionnement de la société et à l’épanouissement collectif.
C’est sur cette idée de programme que doivent se construire les résistances. Cela signifie que nous ne nous inscrirons pas dans une campagne des présidentielles, mais que nous devons profiter de la cristallisation des attentions pour faire entendre la voix des révolutionnaires.
En ce qui concerne les candidatures présentées par Lutte Ouvrière et le NPA, tout en déplorant l’absence d’unité de ces derniers, nous devons leur signifier en quoi, selon nous, le score très faible qu’ils vont immanquablement enregistrer peut avoir de conséquences en terme de démoralisation pour le monde du travail. Ce ne sont pas leurs programmes qui sont contestables (bien que par certains aspects, ils méritent débat) mais le fait qu’ils sous-estiment le cadre global de ces élections qui sont corsetées par le cadre institutionnel.
C’est pour ces raisons et celles exposées plus avant que la MANCA ne donnera aucune consigne de vote et mènera une campagne axée sur les résistances.