« Il est aussi vain de reprocher aux spécialistes de l’information leur démagogie, leur autocensure, leur veulerie, leur avilissement et leur insolente complaisance aux aboiements du maître, que de prêcher l’honnêteté à un homme d’affaires ».
« Raoul Vaneigem. Rien n’est sacré, tout peut se dire – 2003 ».
« Des médias de plus en plus concentrés, des journalistes de plus en plus dociles, une information de plus en plus médiocre. Longtemps, le désir de transformation sociale continuera de buter sur cet obstacle. »
« Serge Halimi – Les nouveaux chiens de garde – 2005 »
L’information n’est pas notre métier. Nous sommes chômeurs, travailleurs précaires, retraités, salariés de la fonction publique, salariés du privé, étudiants. Chacune et chacun d’entre nous, un jour a fait le choix conscient de rentrer en rupture avec le système encore dominant. Il porte un nom : le capitalisme. Il est armé : son arsenal est fait de l’argent bien sur, mais pas seulement. L’Etat et ses principaux appareils (police, armée, justice), les Banques et les Bourses, sont ses fers de lance. Mais il possède une arme de destruction massive, arme braquée sur la nuque de toute l’humanité : la propagande.
Tous les systèmes totalitaires en ont et en font encore usage. Nazis et Staliniens, en leur temps, se sont rendus maîtres en la matière. Ils avaient eu l’intuition que les prisons, les poteaux d’exécutions et toutes leurs violences liberticides, n’y suffiraient pas. L’oppression, son instauration, mais plus encore sa perpétuation, implique un contrôle de tous les instants sur les consciences. L’aliénation est un processus en voie d’aboutissement dès lors que les dominants parviennent à contrôler, ce que Pierre Bourdieu a nommé : le capital culturel.
Même dorées des chaînes restent des chaînes. Ce capitalisme que nous subissons au quotidien, peut opter pour divers visages et user ainsi de tous les stratagèmes. C’est ainsi que la guerre autour des mots et des concepts fait rage.
Libre circulation des biens et des personnes. Liberté d’entreprendre. Libre concurrence et liberté de l’information. Le mot liberté est ainsi mis à toutes les sauces « libérales ». Mais c’est cette dernière expression qui retient aujourd’hui toute notre attention, car elle n’est que formelle parce que implacablement conditionnée. Elle n’est faite que d’apparences et de mystifications. En matière de politique, elle a ses « fous du roi ».
L’exemple navrant d’un Mélenchon qui s’agite devant le trône en est un des exemples. Comme tous les réformistes, il veut bricoler au cœur du système et agir à sa périphérie. Il danse devant le buffet en espérant les miettes. Sa posture d’Histrion vitupérant n’effraie pas les tenants du système, mieux encore elle leur sert d’alibi. Laissant à croire que la presse est libre, les « nouveaux chiens de garde » invitent à l’envi sur leurs ondes, celui dont la première fonction est de maintenir dans les cadres conventionnels toutes les colères populaires. Faut-il encore un peu plus manipuler l’opinion publique en la contraignant à subir le système que l’on agite alors les bouffons hideux du FN. S’ils sont un danger mortel pour le monde du travail, les néo-fascistes ne dérangent pas fondamentalement le capitalisme. Pire, ils peuvent être à l’occasion, pour peu que les masses s’agitent durablement, un recours éventuel. Moyennant quoi, ils peuvent avoir accès en permanence aux médias.
Pour les autres, dont la Manca fait partie, c’est le black-out et la censure. Les autres, se sont les insoumis, les rebelles, les révolutionnaires. Celles et ceux donc qui ne s’accommodent pas du système et qui ont la ferme intention non seulement de le chasser du pouvoir, mais de lui imposer une alternative autogestionnaire et donc réellement démocratique. Nous ne voulons donc pas mettre le capitalisme en cage, d’abord parce que nous avons en horreur les prisons, mais lui porter des coups décisifs afin d’en précipiter définitivement sa chute.
Aujourd’hui, là et maintenant, la petite et la moyenne bourgeoisie nationalistes sont à la tête d’une des institutions du système. Leur projet de société qui est une parmi les variantes du libéralisme, ne menace pas le système, mieux il peut rendre aux capitalistes un inestimable service en détournant la classe laborieuse de corse des chemins d’une souhaitable révolution. L’économie dite identitaire n’étant pas autre chose que le moyen pour la petite bourgeoisie que de participer au banquet des puissants de ce monde. La complaisance assidue des médias à leurs égards trouve là toute sa justification.
Pour notre part, en 20 ans d’existence, il n’a pas été question d’un régime de faveur de la part des médias. Il n’a d’ailleurs pas été question non plus d’une régime minimal. Et c’est heureux ! Cela veut dire qu’au delà des mépris affichés par les chefs des rédactions et certains de leurs affidés, il bien possible que nos idées dérangent et inquiètent quelque peu.
C’est pourquoi le 1er Juillet 2016, sera inauguré un de nos moyens médiatiques : une web-radio.
Elle sera autogérée par des bénévoles, toutes et tous militantEs ou sympathisantEs de la cause révolutionnaire. Sans sponsor, sans publicité, elle parlera des faits sans les tronquer, elle donnera expression aux luttes, elle les favorisera et les proposera. Elle ira voir la poésie, le théâtre, la musique, le livre, la BD, et toutes les formes d’expression. Elle parlera en plusieurs langues parce qu’internationaliste. Elle sera féministe, antiraciste, antifasciste, écologiste. Toujours irrévérencieuse elle favorisera la réflexion et l’hypothèse contre les certitudes absolues. Elle combattra les dogmes pour libérer les idées. Si vous le voulez, et si vous le souhaitez, elle sera dans les quartiers, dans les entreprises, dans le moindre des villages, dans les manifestations. Elle balaiera les propos communs des médias enchaînés. Elle sera votre contre poison contre la propagande. Elle n’avancera pas masquée. Subjective ? Surement parce que militante, elle se dira en tant que telle. Mais sans jamais altérer les faits. Elle ira voir derrière les rideaux et les arrières boutiques ce qui peut y être dissimulé. Elle mettra de la rébellion entre les oreilles !!! A bientôt. (merci de partager).