Dans la mythologie grecque, les Danaïdes (en grec ancien Δαναΐδες / Danaídes) sont les cinquante filles du roi Danaos. Elles accompagnent leur père à Argos quand il fuit ses neveux, les cinquante fils de son frère Égyptos. Après avoir proposé une réconciliation, elles épousent leurs cousins et les mettent à mort le soir même des noces sur l’ordre de leur père. Les Danaïdes sont condamnées, aux Enfers, à remplir sans fin un tonneau troué (source : Wikipédia).
Les révélations sur les comptes off-shore détenus par des milliers de personnes originaires de toutes les contrées de la planète provoquent un très fort courant d’indignation. En France, c’est le journal « Le Monde » qui se fait la figure de proue de cette campagne. Les informations rendues publiques par sa rédaction ont comme source une enquête réalisée, nous dit-on, par 107 médias et ce sous l’égide de : « The International Consortium of Investigative Journalists ».
Qu’est ce que ce consortium ?
L’International Consortium of Investigative Journalists est un réseau indépendant de journalistes d’investigation travaillant sur des dossiers internationaux, basé à Washington aux États-Unis. Il émane de l’association à but non lucratif Center for Public Integrity, fondée en 1989 par le producteur du magazine d’information américain de CBS «60 Minutes», Charles Lewis. Ses partenaires habituels sont: sont Le Monde, El Mundo, BBC, Le Soir, The Age, Stern, The Guardian. Le consortium fonctionne grâce aux dons de particuliers et de fondations comme Adessium Foundation, Pew Charitable Trusts ou Open Society Foundations de George Soros.
Qui est George Soros ?
En 2012 il est à la tête d’une fortune estimée à 20 milliards de dollars en 2012, selon le classement du magazine Forbes (22e fortune du monde).
Que vient faire ce personnage dans cette campagne médiatique ?
Quelques mots à son propos avant que de tenter de répondre à cette interrogation. Ses détracteurs l’accusent d’avoir joué un rôle central à travers son fonds d’investissement Quantum Fund, domicilié à Curaçao (Antilles néerlandaises), un paradis fiscal régulièrement dénoncé par le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI), comme étant l’un des plus importants centres de blanchiment d’argent issu du narcotrafic. En opérant à partir de Curaçao, Soros aurait évité de payer des impôts, mais il aurait également caché la nature de ses investisseurs et l’utilisation de leur argent. Se voulant philanthrope à ses heures Soros aurait également financé à hauteur de 100 millions de dollars Human Rights Watch, sur 10 ans, à partir de septembre 2010, ONG qui s’est engagée à trouver un dollar de don pour chaque dollar prêté par l’Open Society Foundations. Le milliardaire en dollars intervient aussi sur le champ politique. C’est ainsi qu’il déclare à la chaîne de télévision CNN en mai 2014, que sa fondation a pris une part importante dans les événements d’Euromaïdan en Ukraine entre l’automne 2013 et le printemps 2014. Il s’agit de l’International Renaissance Foundation créée en Ukraine en 1990. Il aurait également financé, Avaaz.org.
Alors en toile fond de ce « buzz » que se passe t-il vraiment ? S’agit-il d’une opération de communication destinée à faire la démonstration qu’il y aurait un « capitalisme moral » qui s’opposerait à un « capitalisme amoral » ? Nous en faisons plus qu’une hypothèse. Y aurait-il dans le camp libéral des hommes pour s’inquiéter de la montée des populismes ? Surement. De là émergeant l’idée d’allumer des contre-feux pour convaincre le plus largement possible l’opinion , des « vertus » de la démocratie bourgeoise. Notre subjectivité (assumée) va de pair avec notre pratique du doute. Laquelle pratique nous permet de formuler des hypothèses, de confronter les points de vue, de bannir les dogmes et d’intégrer de la complexité et de la dialectique dans nos tentatives de raisonnement. C’est donc en fonction de tous ses paramètres que nous nous interrogeons fortement sur cette communication du journal Le Monde et sur ses finalités.
A celles et ceux qui s’aventureraient à penser que le capitalisme est réformable, nous opposons le mythe du Tonneau des Danaïdes. En leur souhaitant de ne pas voir leur croyance se fracasser contre le mur de la réalité. Cet événement nous conforte dans la volonté de créer des espaces médiatiques, qui tout en annonçant leurs origines s’opposeraient frontalement à la propagande, d’où qu’elle vienne, principalement en diversifiant les sources d’informations, en proposant d’autres alternatives et en recréant des liens en totale indépendance de ce qui se veut encore la « pensée » dominante.
A Manca.