Le retour aux urnes sur Aiacciu sanctionne les manœuvres de la droite lors de la dernière campagne électorale. Il faut s’en féliciter d’un point de vue éthique, dans une société en proie à de graves phénomènes. Toutefois, la décision du tribunal administratif, aussi salutaire soit-elle, ne règle pas les problèmes de fond.
Durant la précédente consultation, nous avons été les premiers à appeler, dès le premier tour, à la constitution d’une large coalition, allant de Corse Social Démocrate aux nationalistes. Faire barrage à la droite était et demeure notre volonté. Mais il s’avère qu’en quelques mois, le gouvernement a accéléré et approfondi sa politique d’austérité. Il s’avère également que celui-ci s’est refusé à prendre en compte, la co- officialité et les autres mesures demandées par une majorité hétéroclite d’élus de l’Assemblée de Corse. Comme s’il n’y suffisait pas, le PADDUC proposé par la majorité dite de gauche, sacrifie des zones entières de nos espaces naturels.
Les questions sociales et culturelles et la question du foncier, si elles pâtissent d’un tel traitement, ne distinguent en rien une politique de droite, d’une politique prétendument de gauche.
Au mois de mars dernier, l’abstention notable d’électeurs des classes populaires a été un signal fort envoyé en direction de la gauche gouvernementale. La prochaine élection sera marquée par le contexte politique global. Ceux, qui par cécité, ou pire encore, par soutien aux politiques poursuivies, tenteraient de ramener la campagne à de strictes considérations politiciennes, ceux-là donc, risquent de favoriser de nouveau la droite et l’extrême- droite.
Le monde du travail est en attente d’équité et de justice sociale. Si la gauche traditionnelle ajaccienne veut l’emporter, elle est alors dans l’obligation de se démarquer des politiques de ce gouvernement. Elle est tout autant mise en demeure de juguler les tentations carriéristes qui agitent d’ors et déjà ses rangs. La droite ajaccienne a en quelques mois montré la réalité de sa nature politique. Mais elle peut de nouveau bénéficier des errements de certains nationalistes qui font le choix de sa victoire. Dans ce domaine également, des clarifications sont nécessaires.
Comme beaucoup de Corses, de travailleurs, nous sommes en attente des positionnements de celles et ceux qui se réclament de la gauche et des droits du peuple corse. C’est à cette condition seulement que la droite peut être battue.
A Manca