Ce premier tour des élections municipales 2014 se solde par un taux relativement élevé (malgré une baisse depuis 2008) de participation qui s’explique dans plusieurs grandes villes comme Bastia, Aiacciu ou Purtivechju par l’importance des enjeux (éliminer ou non les dynasties clanistes en place depuis une éternité ou bien empêcher ou favoriser leur retour au pouvoir).
L’autre fait marquant est la division interne de nombreux partis et mouvements engagés dans des choix stratégiques et tactiques parfois opposés d’un territoire à l’autre, éparpillement qui entraîne le brouillage des lignes idéologiques, venues se heurter à la real politik qu’imposent les nécessités de la prise de pouvoir, particulièrement dans le cas du mouvement national mais également du front de gauche.
Nous appelons à battre la droite classique et la néo-droite corsiste partout où cela est rendu possible par des listes présentant un programme ancré à gauche et conforme à des revendications importantes du mouvement national.
Concernant la situation inédite de Bastia, l’accord Milani-Simeoni-Tatti invalide pour la première fois de manière concrète la volonté d’union longtemps credo d’une majorité des candidats représentants la dite famille nationaliste. Le mythe unioniste s’effondre donc douloureusement pour les indépendantistes.
Pour notre part, pour Bastia, nous ne considérons pas qu’il soit cohérent de vouloir battre le clan dit de « gauche » en s’alliant au clan de droite. Brader quarante ans de lutte pour gagner le soutien des bétonneurs n’est pas une démarche à la hauteur des enjeux et nous appelons en conséquence au vote blanc.
La seule véritable alternative qui reste pour les Bastiais ne réside plus dans le résultat de cette élection, mais dans l’organisation de la résistance populaire contre le projet néfaste du port de la Carbonite.
A MANCA