Le redécoupage des cantons engendre de l’émoi chez quelques politiciens. Pour notre part, nous déplorons que le gouvernement se soit refusé à dissoudre cette institution obsolète et anti-démocratique. En lieu et place, s’opère un toilettage de surface, sur fond d’arrières pensées de nature toute aussi politicienne.
C’est encore une fois une occasion ratée. Cela, n’en doutons pas, augure mal des prétendues évolutions institutionnelles imaginées sous les lambris dorés.
Pourtant, beaucoup de maires déplorent d’être dépendants des conseillers généraux, en particulier ceux en charge de petites communes. La distribution des aides sociales, sous toutes leurs formes, crée en effet un lien de dépendance entre les ayants droits et cette institution.
Alors que le service public socialement utile subit frontalement les politiques d’austérité (santé publique, poste etc..) avec des pertes d’emplois et l’instauration de la précarité, les conseils généraux continuent de produire des postes dont la seule utilité est de garantir des réserves électorales.
Si l’on veut véritablement procéder à un assainissement de la vie politique, il faut revendiquer que soient confiés à une seule entité, les moyens et les compétences qu’exigent des avancées en terme de dynamique démocratique et sociale.
Une évolution au moins a minima de l’édifice institutionnel doit se traduire par l’existence d’une seule assemblée. Nous sommes bien loin du compte.
À vouloir revendiquer des solutions « modérées », on aboutit à une confusion qui nous incline à penser que le régionalisme d’antan refait surface.
Les intérêts populaires ne sont pas solubles dans le potage politicien qui se trame. Nous invitons le monde du travail dont nous faisons partie et que nous défendons à rester vigilant et à se préparer aux mobilisations dont seul le succès peut mettre en échec un processus injuste, antidémocratique et politiquement irresponsable.
A MANCA