L’agitation médiatique autour des questions de résidence et du droit à la propriété dans notre pays met en relief la haine et l’aveuglement des différents partisans du statu-quo colonial en Corse. Dans le même temps, les fins de non-recevoir officielles des représentants de l’État français n’ont rien de surprenant. On a rarement vu dans l’histoire contemporaine une puissance coloniale promouvoir spontanément l’émancipation de ses propres minorités nationales.
La seule véritable question de fond à poser est de savoir si oui ou non le Peuple Corse existe, car si c’est le cas, il a automatiquement des droits légitimes sur sa terre. Par conséquent, si la représentation politique insulaire veut être crédible, elle doit cesser de s’enfermer dans ce débat médiatique stérile et s’appuyer sur la légitimité du droit international. On peut ainsi aisément imaginer, dans un premier temps, une interpellation de l’O.N.U sur le fait de reconnaître par une résolution l’existence du Peuple Corse en tant que communauté historique vivante et à ce titre, titulaire de droits inaliénables, quelle que soit la tutelle coloniale qui s’exerce à l’encontre de ses libertés fondamentales.
Sans cette reconnaissance, aucune option de type légaliste relevant du droit français ne pourra être négociée. Rappelons que les associations qui avaient tenté d’ester en Justice suite à des propos anti-corses de type raciste avaient été déboutées au motif que le Peuple Corse n’existait pas ! La Constitution Européenne actuelle, votée par les nationalistes corses libéraux, garantit l’intégrité territoriale aux États membres et empêche de facto tout processus d’autodétermination pour le Peuple Corse. C’est donc sur le plan diplomatique international et du point de vue de la déclaration universelle des droits de l’homme qu’il faut agir.
Toute autre démarche sera vouée à l’échec, car indépendamment des blocages constitutionnels, la République Française ne veut pas laisser au Peuple Corse les moyens de sa survie. Le modèle politique français, du point de vue des droits des minorités nationales, figure parmi les plus réactionnaires et arriérés d’Europe. A chacun de prendre la mesure des enjeux.
A Manca