Depuis bientôt une semaine, les salariés du secteur hospitalier public occupent les locaux de l’Agence Régionale de Santé à Ajaccio.
C’est à l’initiative des sections STC des hôpitaux de Castellucciu et de la Miséricorde que le mouvement de grève (illimitée) a débuté. A l’origine du conflit, la non application d’un accord signé en 2009 entre les organisations syndicales et la direction de l’ancienne Agence Régionale Hospitalière1. Cet accord prévoyant, a minima, le maintien d’un taux dit directeur, qui aurait du permettre les financements nécessaires au fonctionnement des établissements de santé de Corse. Il s’agit très concrètement d’allouer à ces structures des budgets supplémentaires destinés à réduire les écarts entre le coût réel des actes pratiqués et les sommes perçues par les établissements.
Or, non seulement cet accord n’a jamais été appliqué par la direction de l’ARS, mais les derniers documents élaborés par cette dernière prévoient une baisse du taux directeurs et des restructurations lourdes de dangers. La construction d’un nouvel hôpital à Ajaccio est l’exemple le plus frappant des manœuvres engagées par les bureaucrates de l’ARS. Sous le prétexte fallacieux de répondre positivement à un besoin réel, ces derniers envisagent de liquider la plus grande partie des lits du secteur psychiatrique, de récupérer les lits de géronto-psychiatrie et de créer une seule entité de direction ainsi qu’une seule et unique pharmacie hospitalière. Cette rationalité ne tient pas compte des souhaits de la population du bassin ajaccien. Elle n’offre pas de perspectives en termes de qualité de l’offre de soins. Il est seulement question de réduire les coûts, quitte pour cela à supprimer des emplois et à réduire le service public de santé à assumer les missions dont le privé ne veut pas, parce que jugées peu où pas rentables. Il est tout aussi évident que pour l’heure, les quelques 200 millions d’euros nécessaires à l’édification d’un nouvel hôpital n’existent pas, puisque le ministère n’envisage pas d’octroyer un tel budget.
Nous avons donc affaire à un marché de dupes où au mépris colonial se rajoute les vices du libéralisme. Le tout agrémenté du piteux silence des élus qui, encore une fois, font la démonstration de leur incompétence et de leurs esprits serviles. Il est à noter que ces mêmes élus sont directement présents au sein des conseils d’administration (mairies de Bastia et d’Aiacciu, conseil général de Corse du sud pour le CHD de Castellucciu). A mettre au débit de l’exécutif de la CTC le même silence. Alors que la construction Européenne a désigné les Régions comme les entités pertinentes en matière de politiques de santé.
Il est donc plus que temps que se mobilisent un maximum de forces afin de soutenir et amplifier la mobilisation. Il n’est pas question d’une revendication corporatiste, mais d’une revendication qui concerne le bien être et la dignité de tout un peuple.
Il ne s’agit pas de résoudre des problèmes « techniques » mais de faire échec à la casse du service public et donc de s’opposer radicalement à une politique socialement criminelle et à un système qui menace directement nos conditions de vie.
A Manca.
1 Depuis les derniers dispositifs mis en place par la Ministre Bachelot (loi « Hôpital, patients, santé et territoire » c’est le directeur de l’Agence Régionale de Santé qui fait fonction de « Préfet de Santé).
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