Le 17 janvier 2017 à 14h00 à Bastia vont comparaître en correctionnelle cinq personnes dont au moins trois d’entre elles sont co-fondatrices d’un mouvement d’extrême droite apparu , il y a peu, en Corse.
Les faits dont ils doivent répondre sont graves. Une violente et ordurière campagne via les réseaux sociaux a pris comme cible André Paccou et des membres de sa famille.
C’est l’homme dans son intégrité physique et morale, c’est l’inlassable défenseur des droits de l’homme, ce sont les membres de son entourage et plus généralement les militants de la Ligue des Droits de l’Homme qui sont visés. Il ne s’agit ni de plaisanteries de potaches, pas plus que de propos mal maîtrisés. Les objectifs des fractions propres à l’extrême droite qui sévit en Corse sont limpides : il s’agit de détruire moralement des personnes, par les moyens hélas classiques, dont on toujours usés dans l’histoire les agents des mouvements totalitaires.
L’opacité entretenue par les propriétaires des réseaux sociaux empêchent que d’autres répondent de leurs infamies. En multipliant les pseudonymes les agitateurs de la facho-sphère tentent d’abuser l’utilisateur lambda de ces médias en laissant ainsi croire à une levée en masse des troupes brunes.
En profitant également des lourds dérapages d’une partie de la presse « officielle » ces fractions néo-fascistes usent de mensonges afin d’inciter le plus grand nombre possible à l’expression publique d’un racisme et d’une xénophobie décomplexés. Ils s’abritent également derrière les errements de partis politiques ayant pignon sur rue, lesquels se laissent aller, soit par un penchant coupable, soit par une forme de lâcheté, à laisser croire, que derrière chaque migrant se cache un délinquant en puissance et que derrière chaque musulman se dissimule un assassin aux aguets.
Ces mêmes partis qui n’ont que le tout sécuritaire et la restriction des libertés publiques comme réponses à proposer, faute de rompre avec les politiques criminelles qui bouleversent des continents entiers.
La société corse est rongée par le chômage, l’insécurité sociale, l’échec scolaire et l’acculturation de masse. Pendant qu’une minorité s’enrichit sans vergogne, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, dont une écrasante majorité de jeunes, vivent désormais dans les affres de la précarité. C’est un système économique et social et ses promoteurs qui sont responsables de cela. C’est un Etat encore sourd aux légitimes revendications d’un peuple qui génère par ses politiques de très graves convulsions sociales. Celles et ceux qui tentent de traîner aujourd’hui André Paccou et les siens dans la boue, ne sont pas opposés à ce système. Certains d’entre eux, très tardivement reconvertis à la défense des droits du peuple Corse, souhaitent « ethniciser » les revendications sociales en pratiquant une forme « d’aryanisation ». En cela ils sont les héritiers directs du national-socialisme.
En soutenant de toutes nos volontés André Paccou le 17 janvier prochain, nous devons dire dans la dignité et par une inébranlable détermination que la « bête immonde » n’a de place, ni dans nos quartiers, ni dans nos villages.
Publiquement et dans la plus large unité, faisons du 17 janvier prochain, un moment déterminant sur le chemin de la défense de tous les droits de l’homme.
A Manca.